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ÉgliseMonuments historiques

Église Saint-Eutrope de Couthures

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1760 route de Couthures, 47700 La Réunion

L’église de Couthures est un magnifique édifice fortifié du XIIe siècle. Vestige du renouveau spirituel médiéval, datant de la période où les pèlerins se jetaient toujours plus nombreux sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. 

La bulle de Célestin III 

Possession de l'abbaye de la Sauve, citée dans une bulle du pape Célestin III à l'extrême fin du XIIᵉ siècle, l'église de Couthures reste érigée en cure jusque pendant la Révolution Française où le projet des Constitutionnels la maintient en activité. Cependant, lors de l'organisation napoléonienne de 1803, elle est abandonnée au profit de celle du Sendat qui a désormais l'avantage de côtoyer le point central, tout proche, de la nouvelle entité communale. Car, quelques années plus tôt, vers 1795, les révolutionnaires ont détaché de la ville de Casteljaloux ses sections les plus rurales, Le Sendat, Couthures, Lupiac et Beyrac et en les "réunissant", ont donné naissance à La Réunion. Couthures tombe progressivement dans l'oubli jusqu'en 1847, date à laquelle on y célèbre à nouveau pour la première fois depuis la Révolution des offices intermittents. Mais l'embellie est de courte durée et seules de rares cérémonies se déroulant dans le lieu de culte viennent encore l'animer à la fin du XIXᵉ siècle.

 L’éclat retrouvé des veilles pierres 

Inquiète du devenir de l'édifice  ; car consciente que l'église de Couthures fait partie de l'histoire de La Réunion et plus largement du patrimoine culturel (l'autel et le tabernacle sont inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques), la municipalité s'est alors lancée dans un programme de réhabilitation à long terme. Tout d'abord, en 1989, le côté extérieur du mur d'enceinte fortifié, prisonnier enfoui sous des amas de ronces et de lierres mêlés (de plus de deux mètres de haut à certains endroits), était entièrement dégagé, offrant tout loisir d'admirer l'édifice en faisant le tour. Pourtant, le principal souci, concernait sa toiture, qui, profondément dégradée, nécessitait au plus vite une réfection. Au mois de mai 1990, après la décision unanime du Conseil municipal, le toit était complètement recouvert dans son style. Il restait alors à redonner un peu de son cachet à l'intérieur de l'édifice. Plus récemment, un employé communal, M. François Roma a mis son savoir-faire au service de cet embellissement et de cette restauration. Tour à tour, pendant plus d'un mois, ont été rejointoyées les marches d'entrée ainsi que celles menant à l'autel  ; remis à jour les magnifiques fonts baptismaux ; vitrées les meurtrières  ; délivrée avec bonheur la porte d'entrée en chêne massif d'une vieille couche de peinture ; décapé le vieux carrelage qui respire de nouveau. En attendant peut-être qu'un jour l'intérieur soit entièrement rendu à la sobriété des pierres apparentes, le soubassement de la nef et du cœur ont été repeints, donnant ainsi un plus de clarté et offrant aux fidèles et aux visiteurs un lieu de culte et un édifice des plus agréables.