Dolmen de Lumé
Sur les traces de Gargantua
Si l'on en croit la légende populaire, Gargantua avait pour lit ces pierres qui s'alignent debout et forment une allée ou plutôt un caveau. C'est à Fargues, sous les pins, au milieu des bruyères, que l'on trouve ce témoignage d'une époque lointaine. Un peu d'histoire 2000 ans après les plus anciens dolmens de l'ouest de l'Europe, le Midi, depuis les Pyrénées jusqu'au Rhône et du Lot à la façade méditerranéenne, s'est couvert de plus de 3 000 dolmens aux formes variées. En dépit de nombreuses destructions, l'Albret possède encore quelques sites témoins de cette époque appelée époque mégalithique. Le terme mégalithe, d'origine grecque, (méga : grosse et lithos : pierre), désigne les édifices construits en dalles lourdes et volumineuses, mais également des constructions en pierres sèches dont la fonction et l'aspect sont similaires.
La société archéologique de France, dans un rapport publié dans Le Bulletin monumental (date de parution non connue), le décrit de la manière suivante : « Ce monument se composait et se compose encore de deux rangées de pierres plates posées sur champs et légèrement inclinées au sommet. À la base, l'intervalle est de 1,60m ; à la partie supérieure, de 1,40m. Il ne reste plus que trois pierres d'un côté et quatre de l'autre. Chacune d'elles mesure environ 1,30m en hauteur et en largeur. Elles sont adhérentes l'une à l'autre. Sur le sol, des pierres de mêmes dimensions sont couchées à plat, bout à bout, avec des cales en dessous pour maintenir le niveau, et disposées de façon à servir d'aires de sépultures. La longueur actuelle du Dolmen, après fortes dégradations, est de 5m. Il est orienté de l'est vers l'ouest. Tout autour, sur un rayon d'approximativement 4 mètres, sont amoncelées de petites pierres portant pour la plupart des traces de feu. Des fouilles pratiquées avec soin, en octobre 1875, ont mis à jour, en même temps que des ossements humains calcinés, 17 haches de pierre de formes diverses, des lames de silex, des dents percées, une broche plate en os, une pendeloque conique taillée dans une corne, ouvragée et percée d'un trou de suspension, des tessons de poterie grossière faite à la main, deux morceaux de cristal de roche… Ces objets recueillis par M. Teulières et Faugères-Dubourg figurent au musée de Nérac. »
Aujourd'hui, on peut dire que le site se présente quasiment tel que décrit ci-dessus. À cet égard, il convient de signaler que le dolmen, situé sur un propriété privée, a été l'objet dans le passé d'actions de conservation menées soit à titre privé, soit à titre associatif. Pour sa part, la commune a décidé d'entreprendre, avec ceux qui le désireront, des actions de préservation et de mise en valeur de ce témoignage lointain d'une présence humaine sur notre territoire. Pour ce qui est des objets retrouvés dans son environnement, trois d'entre eux sont effectivement présentés au musée du château de Nérac.